La 9° journée de la FIVB World Cup 2007 a été marquée par la victoire probante sur le parquet du Nippon Gaishi Hall de Nagoya de l'Italie, grande favorite de la compétition sur une autre favorite, le Brésil. et en Trois sets, en plus  ( 25-20, 25-23, 25-19) ! Les Championnes d'Europe italiennes en sont donc à 9 victoires de rang, ce qui démontre à quel point les "azzuri" dominent la compétition de la tête det des épaules. Le Coach brésilien, Roberto Guimaraes, rompant avec l'habitude, ne vint pas en conférence de presse accompagnée de la seule capitaine, mais avec toute l'équipe entière. Et ce n'était pas pour régaler la salle de bons mots propres à dérider l'assistance : "Je ne sais vraiment pas quoi dire après un aussi mauvais match. J'ai honte ! Je n'ai jamais vu une aussi faible qualité de jeu avant aujourd'hui ! Il est vrai que l'Italie joue vraiment très bien, mais notre performance a été tellement faible ... Je veux m'excuser auprès des spectateurs qui ont assisté au match. Pourquoi j'ai amené toutes mes joueuses à l'occasion de la conférence d'après match ? Il vaut mieux que vous le leur demandiez. Elles sont là pour répondre à vos questions. Sur l'Italie ? la présence d'Aguero fait une grosse différence. C'est pas la même équipe avec elle sur le parquet !"

 Les Serbes, vice-championnes d'Europe ont renoué avec la victoire, à la suite d'un difficile combat dont elles sont finalement sorties victorieuses 3-1 (28-26, 23-25, 25-20, 25-23) contre l'équipe des Etats-Unis, pourtant demeurée invaincue jusque là. Les choses sérieuses se précisent pour les Américaines qui vont rencontrer tour à tour le Japon sur ses terres et surtout l'Italie, seule équipe à encore pouvoir prétendre dépasser les Etats-Unis sur le podium ... La capitaine serbe Vesna Citakovic pouvait exulter : "Ce fut vraiment un grand match pour nous et les deux équipes se sont battues jusqu'à la fin. Je pense que le public aura apprécié le volley ball pratiqué aujourd'hui.  Nous avons joué un petit mieux encore que l'équipe américaine. On a essayé de joué agressivement au service, au bloc et en défense et je pense que nous avons mérité de l'emporter."

L'équipe cubaine a encore gagné dans la douleur, perdant à nouveau un set, mais cette fois-ci contre une grosse équipe, celle du Japon, récente championne d'Asie et qui avait, en plus, l'avantage de jouer à domicile devant ses supporters. Dans ces conditions, le résultat des Cubaines n'en prend que plus de mérite avec une victoire 3-1 (22-25, 31-29, 25-23, 25-20).  La victoire cubaine s'est dessinée au bloc, secteur de jeu dans lequel la suprématie des Américaines aura fait très mal à ses adversaires nipponnes. De bon augure avant de rencontrer la Serbie et l'Italie, les deux finalistes du tout récent championnat d'Europe ...  "On a réalisé un match plein pendant trois sets", concluait le coach cubain  Antonio Perdomo. "dans le deuxième set, notre qualité de service a empêché les Japonaises de développer leurs combinaisons d'attaque. Dans le premier set, les Japonaises m'ont donné l'impression de très bien servir, et il n'était possible pour moi de tolérer nos propres erreurs au service que tant que nous étions capables de réceptionner convenablement le difficile service de nos adversaires ..."

 La Thaïlande a une nouvelle fois ébloui les amateurs de volley ball du Kumamoto Prefectural Gymnasium mais elle s'est inclinée encore une fois, contre les redoutables cubaines, il est vrai, en quatre sets ( 25-22, 23-25, 25-22, 25-13). La Thaïlandaise Nootsara Tomkom émergeait au 6° rang du classement des meilleures passeuses avant le match et elle a naturellement posé de gros problèmes à la réception cubaine en alimentant inlassablement ses propres attaquantes, capables d'attaquer sous n'importe quel angle, de surcroît. La Thaïlande compte aussi dans ses rangs deux des meilleures réceptionneuses du tournoi, Wilavan Apinyapong et  Wanna Buakaew, sans oublier la libero, très à son avantage également, depuis le début de la compétition. Ce qui explique la relative déception de la capitaine asiatique Wilavan Apinyapong : "Je suis plutôt satisfaite de la performance de l'équipe aujourd'hui, parce qu'on a bien servi dans les deux  premiers sets. Mais dans les deux derniers, les services cubaines étaient trop puissants et nous ont causé de gros problèmes en réception. Les Cubaines étaient aussi très fortes en réception, et cela a constitué la clé du match."


 Les Etats-Unis restent une des deux équipes invaincues du tournoi (avec l'Italie) grâce à leur victoire sans histoires sur la Corée du Sud en trois sets (25-21, 25-19, 25-23) avec une Logan Tom des grands jours avec ses 19 points marqués au cours de la rencontre. Pourtant, la veille la Corée du sud avait démontré qu'elle ne manque pas de talent pour embêter quelque équipe que ce soit dans cette compétition, en poussant la redoutable formation cubaine à disputer un match en cinq sets. Et contrairement aux "petites" Thaïlandaises, les Coréennes alignaient de grandes joueuses, capables d'aligner les blocs au filet (14 contres gagnants pour Bae Yoo Na et  Kim Se Young avant la rencontre)  face aux géantes américaines. L'attaquante vedette américaine Tayyiba Haneef-Park affirmait d'ailleurs à la presse lors de la conférence d'après-match : "La Corée a vraiment bien joué et a opposé une belle défense. Nous avons cependant pu l'emporter grâce à notre service et à notre qualité de passe. On a beaucoup mieux servi que lors des rencontres précédentes, et du coup, elles n'ont pas su maintenir la pression au filet et développer leurs combinaisons de jeu habituelles. mais ç'aura encore été un match compliqué pour nous".

Le Brésil n'aura connu aucune difficulté pour remporter sa septième victoire du tournoi, face à la modeste équipe, il est vrai, de la République dominicaine, balayée en trois temps, trois mouvements ( 25-16, 25-12, 25-14). Il est vrai aussi, que les Brésiliennes, plutôt en forme, selon les observateurs, ne pouvaient plus se permettre le luxe de perdre encore un match, sous peine d'être définitivement distancées par les Etats-Unis et l'Italie, qui comptent chacune une victoire de plus. La capitaine de la formation dominicaine Cosiri Rodriguez a eu beaucoup de mal à digérer la défaite subie face aux auriverde : "En un mot, aujourd'hui, ce match fut un désastre. Le Brésil est une grande équipe, mais on les a bien aidées en leur donnant des points sur nos propres erreurs. Le bloc brésilien a été absolument fantastique  et leur défense monumentale. On a intérêt à jouer beaucoup mieux la prochaine fois".

Les Championnes d'Europe italiennes n'ont pas fait de détail pour le premier match du jour, dans l'enceinte du Hokkaido Prefectural Sports Centre en surclassant les Péruviennes en trois sets (25-13, 25-21, 25-17) pour ce qui constitue leur huitième victoire d'affilée; une série impressionnante que seuls les Etats-Unis sont capables d'imiter à ce jour.  Le coach italien, Massimo Barbolini restait tout autant impassible que d'habitude se bornant à constater : "Nous n'avons probablement pas fait un match étincelant, mais c'est à cause des bons services et des bonnes défenses du Pérou dans les deuxième et troisième sets; de sorte que nous pouvons nous estimer heureux d'avoir fini cette poule invaincue". Sans blague ? 

 Contre toute attente, la Pologne, ex-championne d'Europe, en difficulté dans cette compétition,  a infligé une défaite en 5 sets à la redoutable équipe serbe, médaille de bronze de l'édition précédente et surtout actuelle vice championne d'Europe en titre, en gagnant 3-2 (24-26, 25-23, 25-12, 19-25, 15-10) au terme d'une rude bataille. Anna Podolec, l'attaquante polonaise a fait merveille et a raflé le titre de meilleure joueuse du match. Pour ses débuts à la tête de la formation polonaise, Mauro Masacci a donc été gâté. La capitaine Milena Rosner était tout sourire : "Je pense que ça a été un bon match, de la part des deux équipes. Notre équipe a vraiment bien joué au service et au bloc la plupart du temps. Par moment ça ressemblait à un match de garçons avec des attaques et des points vraiment très puissants. Je tiens à dédier ce match à notre coach. Nous sommes avec lui et avec lui de tout notre coeur". (Marco Bonitta, rentré précipitamment au chevet de sa femme hospitalisée) dans les moments importants

Le Japon se plaît décidément beaucoup à Sapporo et y a poursuivi tranquillement sa série de victoires en cours en ajoutant le scalp de l'équipe kenyane à ceux du Pérou et de la Pologne. Les championnes d'Afrique n'auront pas pesé bien lourd, perdant en 3 sets (25-14, 25-12, 25-8) en faveur des Japonaises. Le coach Shoichi Yanagimoto se satisfaisait pleinement de la tournure prise par les évenements : "On a fait un bon match hier et si on n'avait pas remporté nos trois matchs à Sapporo, on n'aurait pas eu la moindre ambition à nourrir à Nagoya (pour le troisième et dernier tour de la compétition). Donc je suis réellement content de constater que l'on peut gagner trois matchs d'affilée et d'obtenir aussi les résultats attendus. Le niveau de notre adversaire du jour était plus faible, et il était donc important de ne pas se déconcentrer. Maintenant, on peut aller à Nagoya avec quelques espoirs légitimes".

L'équipe cubaine a dû s'employer dans l'enceinte sportive de Kumamoto pour vaincre la République dominicaine en quatre sets 25-13, 25-27, 25-23, 25-18. Une nouvelle fois, les coéquipières de Nancy Carillo ont eu toutes les peines du monde à rendre une copie propre. Il faut dire que les Cubaines ont le don de se compliquer la tâche en multipliant les matchs à rallonge, ce qui fatigue évidemment les corps et érode le mental. Et dire que la compétition n'est pas encore terminée ... Après la coach des Etats-Unis, Lang Ping, qui ne tarissait pas d'éloges sur le compte de Bethania de la Cruz (20 ans) et de Sidarka Nunez, c'était au tour de la capitaine cubaine, Yumilka Ruiz de rendre hommage à ses adversaires du jour : "Elles ont fait un bon match ... Pour nous, aujourd'hui, le début de match fut plutôt satisfaisant, Mais les Dominicaines sont montées en puissance et ont gagné le set. Heureusement, nos services ont été puissants, nos blocs efficaces et le travail de l'équipe excellent. Hier, on a joué un match en 5 sets contre la Corée du sud, mais on se sentait bien et on était dans une condition physique acceptable."

 Les Etats-Unis ont continué sur leur lancée victorieuse en l'emportant 3-1 sur la Thaïlande (21-25  25-19  25-11  25-13) et restent la seule équipe invaincue du tournoi, en compagnie de l'Italie, naturellement. Lang Ping, la coach américaine avait laissé entendre avant le match que les ajustements tactiques de son équipe seraient sans doute difficiles à trouver pour elle, contre les Thaïs et le début du match lui a donné raison. Mais la puissance physique des Américaines (la plus grande des Thaïs atteignant seulement 1,80 m) a permis aux joueuses américaines de se sortir sans dommage du piège. Il est vrai que Tayyiba Haneef-Park et ses 2 m (meilleure marqueuse du match avec 17 points) , Jennifer Joines avec son 1,91 m et Kimberly Glass et autre Cassandra Busse (1,90 m) ont guère gênées par le bloc asiatique ... Cette dernière admettait néanmoins, à la fin du match : "la Thaïlande est vraiment une bonne équipe; elles ont un bon contrôle de balle et elles attaquent vraiment très rapidement. C'est la première fois que nous affrontions une équipe asiatique dans ce tournoi et ça nous a obligé à nous adapter."

Le Brésil a une nouvelle fois fait la démonstration de l'étendue de son atlent en étouffant la formation sud-Coréenne sur le score brutal de 3-0 (25-15  25-17  25-17). Les Asiatiques avaient pourtant poussé Cuba au tie break lors du match précédent. Mais il faut croire qu'elles avaient laissé trop de forces dans la bataille. D'autre part les Sud-Coréennes avaient à coeur d'assurer dès ce match leur présence aux Jeux Olympiques de Pékin l'été prochain et pour atteindre cet objectif, la défaite leur était interdite. La Corée du Sud comptait surtout sur l'efficacité de leur "pointue", Kim Yeon (90 points marqués avant la rencontre) pour enrayer la machine à gagner auriverde. Mais les Brésiliennes étaient les plus fortes, comme l'a constaté à ses dépens la capitaine coréenne Kim Sa Nee : "On a vraiment tout fait pour essayer de gagner. Le résultat d'aujourd'hui ne se limite pas à savoir qui a gagné ou perdu. Mais aussi de savoir ce que l'on a appris sur notre propre jeu et ses limites et nous avons beaucoup appris face à une équipe dégageant une telle puissance".

 Le match au sommet à Sapporo opposait le Japon à la Pologne. Les filles de Yanagimoto ont défait les ex-championnes d'Europe au tie break, dans un Hokkaido Prefectural Sports Centre en liesse et prêt à craquer avec ses 6 000 supporters nippons. A la fin du match qui a duré deux bonnes heures, le coach des Polonaises, l'italien Marco Bonitta, partagé entre la déception car son équipe n'était selon lui  "qu'à un pas de la victoire", et l'inquiétude pour sa femme,  a demandé la permission à la FIVB de quitter la compétition. Il est en effet attendu en Italie, au chevet de son épouse, enceinte et qui souffre de graves problèmes de santé. Le coach assistant Mauro Masacci, italien également a été naturellement promu coach en chef jusqu'à la fin de la compétition. Les championnes d'Asie en titre l'ont donc emporté 3-2 (19-25, 25-23, 18-25, 25-22, 15-12). Ce n'est pourtant pas la faute à Katarzyna Skowronska-Dolata (photo) si ses coéquipières ont enregistré leur 5° défaite depuis le début de la compétition car l'attaquante polonaise, en état de grâce, a marqué la bagatelle de 32 points.

Il ne fallait pas arriver en retard pour le match Serbie-Pérou, car les partenaires de Citakovic et de Nikolic se sont montrées plutôt expéditives en écrasant les sud-américaines séchement 3-0 (25-15  25-15  25-23). Pourtant, le coach serbe Zoran Terzic ne fanfaronnait pas à la fin du match, assurant même que "nous avons joué deux fois contre le Pérou et ce furent à chaque fois des matchs vraiment, vraiment difficiles. Nous ne l'avons emporté que 3-2 lors du Championnat du monde ..."  Il faut dire aussi que le Pérou aborde cette compétition avec une équipe de très jeunes joueuses. Parmi les joueuses de base de l'équipe se trouve ainsi Zoyla La Rosa, talentueux espoir de 17 ans ...

 Il n'y aura eu aucun suspense dans le dernier match de la journée qui opposait la formidable machine à gagner italienne, au 6° rang mondial, et championne d'Europe en titre à la très modeste équipe kenyane, championne d'Afrique certes, mais qui ne fait peur à personne, avec ses six défaites de rang et qui attend touijours désespérément d'emporter au moins un set sur son adversaire. Ce ne sera pas encore pour aujourd'hui, puisque l'Italie l'emporte sur une démonstration 3-0 (25-13, 25-13, 25-5). Et dire que le coach Massimo Barbolini avait laissé ses titualires au repos, alignant l'équipe réserve pour l'occasion ... "L'Italie a joué comme d'habitude, et nous avons joué très sérieusement puisque notre but était de marquer autant de points que possible" assurait Eleonora Lo Bianco, la passeuse et capitaine de la squadra azzura.